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Bureau Régional pour l’Afrique de l’Ouest

Journée de la Femme au Sénégal, une occasion pour le HCDH/BRAO d’éclairer la situation carcérale des détenues dans le pays

9 mars 2015
Journée de la Femme au Sénégal, une occasion pour le HCDH/BRAO d'éclairer la situation carcérale des détenues dans le pays©

Alors que la planète célébrait la Journée Internationale de la Femme en ce dimanche 8 mars, le Bureau Régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH/BRAO) a profité de l’événement pour rendre public son rapport sur la situation carcérale des femmes détenues au Sénégal. C’est à la prison de Liberté VI à Dakar que le HCDH a décidé, en collaboration avec l’Association des Juristes Sénégalaises (AJS), de publier son rapport sur la situation actuelle en présence du Garde des Sceaux (Ministre de la Justice, Maitre Sidiki Kaba), de l’ambassadeur de Grande-Bretagne (son Excellence Harriet King) qui a financé le projet, de la Présidente de l’AJS (Fatou Kiné Camara) et des médias locaux.
Le Sénégal, ayant pris des engagements internationaux*, essaye de corriger la situation des lieux de détention des femmes dans le pays. En effet, dans son rapport, le HCDH et l’AJS dénoncent les défaillances qui existent actuellement dans les systèmes sanitaires, médicaux et alimentaires des prisons. Par exemple, au regard des normes internationales, l’état actuel des prisons pour femmes est insatisfaisant pour les femmes enceintes, allaitantes et/ou avec des enfants. A la prison de Liberté VI de Dakar, 11 enfants âgés de zéro à 20 mois étaient incarcérés avec leur mère. De plus, la majorité des détenues sont enfermées dans le cadre de détentions préventives de longue durée. Ainsi, à Liberté VI, on compte 68 % de détenues préventives, alors que seules 32% des pensionnaires de l’établissement ont été jugées et condamnées.
Cet événement a été franc succès pour le travail des Nations Unies dans la région puisque le rapport a trouvé écho auprès du Ministre de la Justice qui s’est engagé publiquement lors de l’événement à prendre en compte les recommandations du HCDH dans le cadre des réformes actuelles du Code pénal. Ce dernier a même annoncé la préparation d’une liste de détenues pouvant prétendre à un pardon présidentiel lors de la Fête Nationale Sénégalaise qui aura lieu le 4 avril prochain. Cet événement est aussi l’occasion de mettre en avant l’importance du travail de collaboration du HCDH avec les différentes organisations de la société civile comme l’AJS pour pousser les pays signataires des différentes conventions internationales à respecter leurs engagements en termes de droits humains.

*Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), Convention relative aux droits de l’enfant (CRC) et le Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique