Dans la commune de Yopougon Wassakra, une zone populaire d’Abidjan connue pour sa diversité culturelle, 110 membres des ‘‘grins’’ de la commune, dont 15 femmes se sont réunies pour discuter du sujet : « Quels droits pour les migrants ? ». L’objectif principal de cette activité était d’encourager les membres des ‘‘grins’’ à participer activement à la promotion et à la protection des droits des personnes migrantes y compris les droits des femmes migrantes. Organisée par l’association Ciné Connexion et la Coordination des ‘‘grins’’ de Yopougon, cette activité de sensibilisation a été soutenue par le HCDH à travers le projet PROMIS.

Lors de cette rencontre, le représentant du maire de Yopougon, M. Adama Toure a souligné l’importance de ces réunions : « Les grins sont des espaces de communication, de divertissement et de formation qui constituent un canal d’information crucial ». Dans le cadre de cette activité, le recours à ce forum a facilité une meilleure compréhension de la migration et des défis auxquels les personnes migrantes sont confrontées.

Engager les communautés locales dans des discussions sur les droits des personnes migrantes est essentiel pour sensibiliser la population et promouvoir le respect des droits humains. Les rencontres informelles, comme celles qui se tiennent au sein des ‘‘grins’’ jouent un rôle clé dans cette démarche. Ces échanges communautaires deviennent des vecteurs puissants de promotion, et de protection des droits des personnes migrantes. M. Abdoulaye Diallo, initiateur et coordonnateur du festival Ciné Droit Libre de Ouagadougou, a félicité le travail accompli par le coordonnateur de Ciné Connexion Abidjan : « La sensibilisation dans les grins s’inscrit parfaitement dans la ligne droite de l’objectif de Ciné Droit Libre qui promeut la libre expression et la confrontation des idées qui bénéficie à l’avancement et au développement au sein des sociétés. ».

La rencontre s’est déroulée dans un cadre détendu et informel, avec des échanges participatifs autour d’une présentation liminaire sur la situation de la migration en Côte d’Ivoire et le cadre juridique protégeant les droits des personnes migrantes. Mme Affoue Sylvie Kouamé, coordinatrice nationale du projet PROMIS sous l’égide du HCDH et de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), a rappelé dans ce sens les dangers potentiels liés à la migration irrégulière avant le début des échanges : « Emprunter le chemin de la migration irrégulière peut présenter des risques importants. Cela peut exposer la personne migrante en situation irrégulière à des violations de droits humains telles que la discrimination, la torture, les traitements cruels, inhumains ou dégradants, la détention arbitraire et les violences basées sur le genre. »

Ces discussions ont initié des débats enrichissants sur les droits des personnes migrantes et permis de sensib iliser les membres des ‘‘grins’’ aux risques liés à la migration irrégulière. Un des objectifs à long terme de cette initiative, est de transformer et engager ces espaces en lieux de réflexion clés dans la promotion et la défense des droits des personnes migrantes, renforçant ainsi le tissu social et la cohabitation communautaire à Yopougon et au-delà.

Le projet PROMIS est une initiative conjointe du HCDH et de l’ONUDC qui vise à renforcer les capacités des États d’Afrique de l’Ouest à développer une réponse fondée sur les droits humains à la traite des personnes, au trafic de migrants et aux crimes connexes, et à répondre efficacement aux violations des droits humains liées à la migration irrégulière.