UN Nations Unies
 
Bureau Régional pour l’Afrique de l’Ouest

Migration irrégulière : le HCDH et l’ONUDC sensibilisent les agents de la DPAF à la préservation du respect des droits des migrants et la prise en compte de la dimension genre aux frontières internationales

15 septembre 2023
Migration irrégulière : le HCDH et l'ONUDC sensibilisent les agents de la DPAF à la préservation du respect des droits des migrants et la prise en compte de la dimension genre aux frontières internationales©
St-Louis (Sénégal), 11 septembre 2023 : La ville de St-Louis du Sénégal qui constitue un carrefour et un lieu de départ de migrants abrite du 11 au 12 septembre un atelier de formation des personnels de la direction de la police de l’air et des frontières (DPAF) sur le respect des droits humains aux frontières internationales et la prise en compte du genre dans les opérations. La rencontre est organisée par le bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme (HCDH-BRAO) à travers le projet conjoint de protection des migrants (PROMIS) mis en œuvre avec l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

Selon Mame Farma Ndiaye, Commissaire de Police et cheffe de la division personnel, logistique et formation de la DPAF, la prise en compte de la dimension des droits humains et du genre dans les contrôles des migrants aux frontières est essentielle pour l’autorité policière : « la formation pour le respect des droits des migrants et la prise en compte de la dimension genre aux frontières internationales est capitale. C’est pour cette raison que la thématique est déjà intégrée dans le curricula de formation des agents de police. Néanmoins il est important que les agents en exercice puissent bénéficier d’une formation continue ». La Commissaire de police précise que cette activité est d’autant plus importante qu’elle intervient dans un contexte marqué par beaucoup de départs et de retours et que « les droits du migrant, qu’il parte de façon régulière ou non doivent être respectés ».

S’exprimant au nom de M. Robert Kotchani, Représentant Régional du HCDH-BRAO, M. Ange Francois Atta, Coordinateur régional du projet PROMIS, a indiqué que « la migration est inhérente à toutes les sociétés humaines. C’est pourquoi, tous les migrants peu importe leur origine, religion ou genre ont droit à la protection prévue par le droit international des droits de l’homme à tous les stades de leur parcours migratoire. Malheureusement, a-t-il poursuivi les droits de l’homme des migrants ne sont pas toujours respectés, ce qui conduit nombre d’entre eux à recourir à des voies irrégulières, qui débouchent souvent sur des tragédies, dont la presse et les organisations de défense des droits de migrants se font régulièrement les échos. En la matière, les États ont l’obligation de respecter, protéger et réaliser les droits de toutes les personnes relevant de leur juridiction, sur la base d’instruments pertinent auxquels ils ont souscrit. »

Sur le plan interne, le Sénégal s’est engagé depuis plus d’une décennie dans la lutte contre la traite des personnes, en renforçant notamment son arsenal juridique avec l’adoption de la loi n° 2005-06 du 10 mai 2005 relative à la traite des personnes et pratiques assimilées et à la protection des victimes. Le Gouvernement du Sénégal, a en plus développé plusieurs stratégies au cours des dernières années pour renforcer la réponse à la migration irrégulière. La création en janvier 2018 de la Division de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) en est un exemple. Cette dernière est une entité de la Direction de la police de l’air et des frontières (DPAF) de la police nationale, qui a pour objectif de lutter contre le trafic de migrants et la fraude de documents, entre autres.

La formation qui a commencé ce matin sera suivie d’une visite de la délégation des Nations unies pour l’observation pratique et de recommandations au poste frontière de Rosso afin d’apprécier l’intégration effective de l’approche basée sur les droits humains, et la prise en compte de la dimension du genre dans la lutte contre le trafic illicite de migrants et les réponses apportée pour lutter efficacement contre les violations des droits de l’homme liées aux migrations irrégulières aux frontières internationales.

Cette activité est mise en œuvre à travers le projet PROMIS, qui est financé par le Royaume des Pays-Bas, et qui vise le "Renforcement des capacités des États d’Afrique de l’Ouest à élaborer une réponse fondée sur les droits de l’homme pour lutter contre le trafic illicite de migrants et à répondre efficacement aux violations des droits de l’homme liées aux migrations irrégulières".